Coloscopie Virtuelle

Coloscopie virtuelle. Reconstruction 3D vue interne.

 

Le cancer colorectal représente en France le 3ème cancer le plus fréquent (environ 37 000 cas incidents en 2005) et la 2ème cause de décès par cancer (16 800 décès en 2005). Ce cancer touche principalement les individus de plus de 50 ans (94 % des cas observés).

Il est estimé que 60 à 80 % des cancers colorectaux sont issus d’une lésion épithéliale initialement bénigne appelée polype adénomateux ou encore adénome colorectal, lésion présentant un risque de transformation maligne après une longue période d’évolution : séquence adénome-cancer (1000 adénomes de moins d’1 cm donneront 25 cancers après plus de 10 ans d’évolution).

 

L’évolution initiale du cancer colorectal (CCR) est silencieuse, justifiant la mise en œuvre de pratiques de dépistage car ces lésions précocement dépistées sont associées au taux de survie relative le plus élevé.

 

Les indications du coloscanner ne se résument plus aujourd’hui aux échecs, contre indications ou refus de la coloscopie.

Coloscopie virtuelle. Reconstruction en mode « livre ouvert ».

La performance actuelle et les progrès prévisibles du scanner font que cette technique a déjà sa place dans le dépistage systématique des polypes coliques (certains peuvent devenir des cancers) et des cancers colorectaux, et il est probable qu’elle deviendra prépondérante à très court terme.

 

Les récents progrès lui donnent aujourd’hui une sensibilité identique à celle de la coloscopie effectuée par les gastroentérologues, particulièrement dans la détection des polypes du colon.

 

L’examen est sans douleur et de courte durée puisqu’il ne faut que 5 minutes pour le réaliser. L’interprétation est plus longue et, avec le traitement informatique des images, dure au moins 30 minutes. Ce délai est nécessaire à la fiabilité des résultats.

 

Où réalise-t-on cet examen ?

Cet examen se pratique uniquement au Centre d’Imagerie sur le site de la Clinique Saint-Pierre.

 

Avant l’examen :

Coloscopie virtuelle. Cadre colique

Une consultation préalable est nécessaire avec un Radiologue qui vous expliquera la préparation et le déroulement de l’examen.

Une préparation rigoureuse est indispensable : régime sans résidu, prise de substances laxatives et de produits marquant les résidus fécaux, c’est l’un des éléments clés des performances de la technique.

 

Pendant l’examen :

Le scanner est réalisé en 2 temps, d’abord position allongée sur le dos puis sur le ventre. Le contraste est obtenu par du CO2 insufflé dans le colon par une sonde rectale. Pour pouvoir analyser de manière fiable le colon, l’insufflation doit être la plus importante possible.

 

Résultats :

 

Comme la coloscopie, le coloscanner permet de détecter entre 85 et 90% des polypes de 6 mm ou plus. L’utilisation d’un logiciel de détection automatisée des lésions augmente les performances de l’examen.

 

  • Les « moins » :

    Le coloscanner ne permet pas de faire un prélèvement pour connaître la dangerosité du ou des polypes ni de les enlever. La coloscopie le permet, mais cela n’est en fait nécessaire que dans 15 à 20% des cas. Le coloscanner permet donc d’éviter au moins 4 endoscopies sur 5.

 

  • Les « plus » :

 

Les avantages du coloscanner peuvent s’évaluer en termes de risque pour le patient et de coût pour la collectivité.    A la différence de la coloscopie, le coloscanner se fait sans hospitalisation et sans anesthésie.

    1.     Son coût est 4 fois moindre.
    2.     Le risque de complication est quasiment  nul.
    3.     La durée de l’examen est très courte et son acceptabilité excellente en raison de sa très bonne tolérance.
    4.     La CV présente un intérêt diagnostique important pour la détection des lésions colorectales de plus de 10 mm, un intérêt modéré pour celles de plus de 6 mm et un intérêt faible pour les lésions de plus petite taille (entre 1 et 6 mm).
    5.     Une lésion extra-colique occulte est découverte au décours de 5 à 35 % des examens de CV.
    6.    La CV est décrite comme associée à une irradiation faible du patient. En l’absence d’injection de produit de contraste intraveineux, cette irradiation est présentée comme inférieure à celle d’un scanner abdominal standard.

 

  •   Contre-indications à la pratique de la CV :
    1. Contre-indications absolues : grossesse, suspicion de perforation colique, syndrome occlusif complet, sigmoïdite diverticulaire, colite aigue, phase de cicatrisation après polypectomie supra centimétrique ou mucosectomie endoscopique
    2. Contre-indications relatives : antécédents récents (<3 mois) de chirurgie abdominale, herniaire ou de résection colorectale partielle, MICI, lésions proctologiques susceptibles de compromettre la tolérance d’introduction d’une sonde rectale, incontinence anale compliquant la phase d’insufflation colique, troubles mentaux ou une insuffisance respiratoire sévère compromettant la coopération du patient.

 

Enfin le stockage et le transfert des images permettent éventuellement une deuxième lecture et l’automatisation de la détection des polypes (CAD ou « computer assisted detection »).